A. L'enseignant et l'étudiant
C'est l'enseignant qui doit s'adapter à son étudiant et non le contraire !
Le mot der Tisch va devenir den Tisch à l'accusatif est un fait qui est pareil pour tout le monde. Mais ce qui diffère est le "comment je vais le dire".
Puisque chaque étudiant est différent, il faut établir le profil de chacun avant de commencer les cours. Ceci va aider l'enseignant dans le choix de son comportement et de ses explications (termes utilisés, vitesse de l'avancement, comportement vis-à-vis de l'étudiant…)
Un élève qui a de mauvaises notes en général, aura plus de mal à apprendre l'allemand. Il faut donc s'y prendre beaucoup plus délicatement.
Pour un cours de groupe, il faut établir un profil groupe qui n'a plus rien à voir avec le profil individuel. Il s'agit ici de créer une dynamique de groupe. On doit tout d'abord trouver la ou les personne(s) qui sont les meneur(s). Il faut "gagner" le meneur pour que le reste du groupe suive. Entreprise difficile mais il y a des moyens pour y arriver :
Dans un groupe, il faut donner à tout le monde le sentiment que l'on s'occupe de chacun d'entre eux - presque individuellement. Il est recommandé de connaître les noms de chacun - de préférence, le prénom. Il faut accepter un groupe sans apriori et ne jamais montrer devant les autres que quelqu'un est meilleur ou moins bon dans ce groupe.
Dernière petite astuce pour unir le groupe sont les jeux (quiz) ou des blagues. Deviner une réponse en groupe ou rire en groupe est un merveilleux outil pour souder un groupe.
B. La méthode
En revanche, c'est tout à fait possible pour des langues comme de l'anglais où il n'y a pas les contraintes des déclinaisons ou de syntaxe. Voyons un exemple en anglais et en allemand :
This is the table. I can see the table. The glass is on the table.
Das ist der Tisch. Ich sehe den Tisch. Das Glas ist auf dem Tisch.
L'article der en allemand change à chaque fois. Un des deux grands dangers que je vois dans la méthode globale est le fait que l'on répète des constructions sans savoir pourquoi et on sera par la suite incapable de faire ces constructions soi-même. L'autre danger consiste dans le fait que l'on s'habitue aux fautes que l'on fait "naturellement" au début. Si j'utilise der Tisch dans les trois phrases, c'est tout simplement faux - et dans certains cas, cela peut même entraîner des contresens !
"Pourquoi est-ce que je dis ceci ?" Le processus passe par la synthèse et non par l'imitation.
Par la suite, on va se détacher de cette phase de traduction pour faire parler l'étudiant (jeux questions/réponses) pour que parler librement devienne un automatisme.
Wolfgang HAMMEL, Professeur d'allemand